Les mains sont le reflet de notre vie

Derrière ces mains il y a toute une vie, parfois longue de 100 ans, et pour d'autres une vie à écrire. C'est pourquoi je me suis intéressé à elles et fixer ce qu'elles pouvaient exprimer et nous dire.

La main est le reflet de notre vie. Elle est l’initiatrice de tout premier contact. La main va se façonner au fur et à mesure des rencontres qu’elle peut faire, ou non, avec la matière et les éléments, ou par l'utilisation répétée d'un outil. Que ce soit la main du maçon, du paysan, de la couturière ou du comptable, elle porte l’empreinte, une trace plus ou moins marquée du travail quotidien , ou encore est-elle déformée par la maladie.

La main est l’outil premier et précieux de l’homme, prolongement de son mental.

La main est aussi celle qui accompagne l’enfant sur le chemin de la vie. La main qui vient rassurer, une main qui caresse, une main qui aime et découvre le corps de l’être aimé, mais aussi une main qui se dresse menaçante, ou alors en colère quand elle se serre sur elle-même pour devenir un poing.

C’est aussi la main qui accueille l’inconnu, elle va se transformer en mots pour le muet, va être les yeux de l’aveugle, ou appuyer un discours passionné, symboliser un rituel.

La main est la représentation symbolique de la personne à qui elle appartient, elle éclairera sur son autorité son rôle social et ses rapports aux autres. La main est la vie de l’homme. Alors passons du temps à observer nos mains, à les admirer et à les remercier.

Je tiens à remercier les Hôpitaux Universitaires de Genève, tout particulièrement les affaires culturelles, qui par leur soutien matériel et logistique m’ont permis de monter cette exposition qui me tenait à cœur depuis plusieurs années. Et remercier aussi toutes ces personnes qui se sont prêtées bien volontiers au jeu en me permettant d’immortaliser leurs mains.

Jean François Vialletelle