Cornut Maëlle

Maëlle Cornut
Née en 1986 à Genève (Suisse), où elle vit et travaille.
Maëlle Cornut est une alumna de la Haute École d’Art et de Design de Genève (Bachelor en arts visuels et Master de recherche CCC (Études critiques curatoriales cybermédias)). Son travail est régulièrement exposé en Suisse et à l’étranger, notamment au Musée d’Art de Pully, Matza Aletsch, stan-dard/deluxe Lausanne, Lokal-Int Bienne, Jungkunst Winterthur, Accrochage [Vaud], ainsi qu’en France, en Italie, en Grèce, en Bulgarie, en Roumanie et en Lituanie.
La pratique de Maëlle Cornut dialogue avec les sujets sur le féminisme et le genre, qui questionnent et déconstruisent les normes telles que le patriarcat, entre autre. Elle s’intéresse aux mécanismes et aux grandes structures construisant la société. Qu’il s’agisse du sexisme ou du fonctionnement des éco-systèmes, ses recherches tentent de comprendre ce qui nous relie au monde qui nous entoure et comment nous interagissons avec lui.
Pour les HUG, Maëlle Cornut a imaginé la série Alliances, qui se compose de 9 images, chacune dotée d’une couleur différente. Cette série peut s’appréhender de près ou de loin. Ces formes colorées s’inspirent des fameuses planches à l’encre élaborées par le Dr. Hermann Rorschach en 1921. Le test de Rorschach est un test projectif qui invite la personne à exprimer ce qu’elle voit et ainsi à révéler des aspects de sa personnalité selon son interprétation des images. Ces images stimulent l’imagination: qu’est-ce que cela pourrait être? Un homme, un animal, une plante? Réel ou mythique? Statique ou en mouvement?
Lorsque que nous nous approchons d’une des images, nous apercevons qu’elle se compose d’un assemblage de plusieurs éléments. Ces éléments sont les acteurs ou actrices vivantes d’un écosystème particulier : sur chaque image, des représentants ou représentantes des différents règnes du vivant sont présentes et connectées. Elles comprennent chacune au minimum un ou une humaine, un animal, un végétal, un fungi (champignon), un protozoaire, une bactérie et un virus. Montrer les connexions entre les organismes vivants permet de découvrir une diversité incroyable et de relier l’humain à son environnement. D’envisager nos relations aux autres vivants en termes d’alliances et d’interdépendances et non en termes de hiérarchie, de domination ou d’appropriation. Chaque écosystème possède sa spécificité et la survie de chaque organisme dépend de ses interactions avec les autres vivants ainsi que du maintien d’un équilibre. Selon Lynn Margulis, la symbiose qui définit une relation dont les deux protagonistes sont bénéficiaires, est un facteur clé de l’évolution des espèces. Elle considère que la théorie darwinienne, axée sur la compétition, est incomplète, et affirme qu’au contraire, l’évolution est orientée par des phénomènes de coopération, d‘interaction et de dépendance mutuelle entre organismes vivants.
Alors, comme le suggère Donna Haraway, tissons des liens avec les autres vivants !
Technique: Impression digitale d’après des dessins réalisés aux encres de couleur Ecoline. Maëlle Cornut / 2020
Le titre est un hommage tiré du roman Alliances de l’auteur Jean-Marc Ligny.
Merci à Bert Barten pour les droits d’utilisation des pistes sonores, issues du projet www.talkingtrees.com
Pour écouter l’artiste, suivre ce lien : https://rb.gy/imhrcj